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La Revue Olympique a rencontré John Marsden, architecte de ce projet ambitieux. Expert passionné, il nous fait part de son expérience et donne des conseils aux villes qui souhaitent imiter le succès de Liverpool en utilisant le modèle des villes actives. Il a longtemps oeuvré en tant que chargé des sports avant de se consacrer entièrement au programme “Liverpool Active City”. Depuis 2008, il est chef de la santé publique. Désormais, la ville de Liverpool et l’université John Moores l’ont détaché sur le projet des villes actives. Q. Quel a été pour Liverpool le facteur déclencheur pour créer et déployer le programme “Liverpool Active City”? R. En 2005, j’ai rencontré le chef du conseil municipal, muni des statistiques et recherches réalisées par l’université John Moores concernant la santé et la participation sportive des habitants. J’ai pu lui montrer un tableau réaliste de sa ville et il a été interpelé par les statistiques concernant la faible participation sportive des adultes et notamment des enfants. Il était donc temps de lancer une action concertée qui pouvait par la même occasion améliorer le niveau général de santé et contribuer à enrayer les comportements antisociaux en recréant de la cohésion sociale. Notre vision unique était simple et claire: augmenter la participation des habitants aux activités physiques et sportives. Q. Comment avez-vous réussi à ras-sembler les différents partenaires de la ville et à créer une véritable alliance? R. Nous avons été à leur écoute pour comprendre leurs besoins et leurs priorités. Nous leur avons démontré l’intérêt de travailler en réseau afin d’éviter la duplication d’efforts et de ressources. Certains étaient partants de suite, d’autres avaient quelques doutes et quelques-uns étaient réfractaires à notre approche. Mais les premiers succès sur le terrain ont évincé les doutes et ainsi suscité l’engouement des réfractaires. Par ailleurs, la création du comité «Liverpool Sports & Physical Activity Alliance» en 2006 a été déterminante. Tous les acteurs du projet (municipalité, services de sport, de loisirs et de santé, institutions académiques) se sont alliées pour servir une vision unique. C’est notre organe de décision et de pilotage. Non seulement cette alliance donne les orientations et la stratégie à suivre mais elle analyse aussi les données provenant du terrain. Q. Quels sont les éléments déterminants pour tenter de rendre une personne plus active? R. Tout d’abord, il faut réduire ou supprimer les freins logistiques à la pratique d’activités physiques (coût, horaires, lieux de pratique, solutions de garde d’enfants, etc.). Ensuite, il y a les barrières psychologiques à surmonter. Il peut être effrayant pour une personne d’entrer pour la première fois dans un club de fitness. C’est la raison pour laquelle nous avons créé un programme personnalisé, des activités de groupe et Ci-dessus:Entre 2005 et 2014, la participation sportive des habitants de Liverpool (âgés de 16 ans et plus) a augmenté de 6,8%. 70 REVUE OLYMPIQUE VILLES ACTIVES