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À gauche et ci-dessous:Birgit Fischer a réussi un exploit en décrochant quatre médailles d’or olympiquesdans l’épreuve du K4 500 m.«L’ATTENTION DONT LES ATHLÈTES FONT L’OBJET LORS DES JEUX EST DIFFÉRENTE. C’EST L’ULTIME EXPÉRIENCE.» BIRGIT FISCHERLa course a été monumentale. Les Hongroises avaient déjà pris unebelle avance, mais à un moment donné quelque chose a changé dans la course. On croyait encore qu’on pouvait gagner. On s’est transmis ça les unes aux autres. On a donné ce signal et on l’a ressenti. Incroyable! Bien des fois avant cette course j’avais répété que j’étais venue à Athènes pour gagner et c’est ce que j’avais tenté de transmettre à mes coéqui-pières. Je dis toujours: «La course n’est pas terminée tant que la ligne d’arrivée n’est pas franchie.» Peu importe que vous soyez loin derrière car il peut se passer bien des choses. L’adversaire peut chavirer ou casser ses pagayes. Ce n’est fini que sur la ligne d’arrivée et jusque-là il faut lutter. LA VIE APRÈS LE SPORTLe sport en général a eu un immense impact sur ma vie. Aujourd’hui encore, c’est extrêmement important, puisque je dirige ma propre école de canoë et de fitness où je travaille souvent avec de jeunes athlètes doués. Mais par le passé je ne me suis jamais considérée comme une athlète professionnelle et la compétition ne m’a jamais rapporté d’argent. J’ai toujours travaillé en parallèle. J’avais mon école depuis des années et la retraite ne m’a pas paru si différente sauf que je ne pagayais plus dans des courses. Passer de la vie sportive à la «vie normale» ne m’a pas vraiment posé de problème.SOUTIEN FAMILIALLe kayak est pour moi un sport familial. Mes grands-parents pratiquaient le kayak, de même que mes parents et toute ma fratrie, mon frère est multiple champion du monde et ma nièce est championne olym-pique. C’est une tradition familiale. Toute la famille élargie est derrière et sait ce que cela signifie. Cela fait partie de la vie de famille mais cela ne veut pas dire que mes parents ont toujours été là, debout sur les rives, tels des «parents de spor-tifs ». Ils ont fait ce qu’ils avaient à faire pour que je puisse bien m’entraîner en paix. Ils m’ont beaucoup soutenue après la naissance de mes enfants car j’avais besoin d’aide quand je devais participer à des compétitions ou partir en stage d’entraînement. Je crois que les parents de nos jours doivent beaucoup plus ser-vir de chauffeurs, même au niveau club, pour que leurs jeunes athlètes puissent s’entraîner, aller à des compétitions entre autres choses. MON CONSEIL AUX ATHLÈTES Il est important pour les jeunes athlètes d’être centrés sur eux-mêmes pour savoir exactement ce qu’ils souhaitent réaliser et s’y tenir. Je crois que vous devez être capable de dire à haute voix: «Je veux gagner». Il ne s’agit pas de dire «j’aimerais gagner» ou «peut-être qu’on me laissera concourir». Il faut que ce soit ancré dans la tête sinon ça rique très difficile. ■REVUE OLYMPIQUE 75MES JEUX