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«L’Autriche est un petit pays et le ski est le sport numéro un, il est donc inévitable que les meilleurs skieurs soient très connus. Pouvoir gagner sa vie en faisant quelque chose qu’on aime est un privilège. Je sais que j’ai de la chance, mais c’est difficile de sacrifier une partie de sa vie privée.»«J’apprécie l’adrénaline des sports extrêmes comme le kayak en eaux vives, l’escalade et le moto cross. La peur vous fait vous sentir vivant. Mais je dirais que le ski de descente, dans lequel je débute, est plus impressionnant encore car quand on file à toute allure, on n’a plus le temps de s’améliorer ou de s’entraîner.» CÉLÉBRITÉADRÉNALINEÉQUILIBRE«Le slalom, c’est un équilibre. La force ou le talent seuls ne suffisent pas. Il y a des gars qui peuvent soulever 250 kg à la salle de musculation, mais qui n’ont pas la technique d’autres concurrents. Certains skieurs sont beaucoup plus doués que moi, d’autres ont plus de force. Je pense qu’entre ces deux qualités, j’ai un bon équilibre.»«Je crois que j’ai commencé à skier à deux ans et demi. Mes parents travaillaient dans une école de ski près d’Annaberg (Autriche). Ils m’ont donné des petits skis et je n’ai jamais regretté. Mon père m’avait dit qu’il avait vu des milliers d’enfants skier sur les pistes mais jamais un seul qui pouvait tourner sans tomber! Je ne sais pas quel âge j’avais pour ma première compétition, mais il s’agissait d’un grand événement avec 5 à 600 enfants âgés de 6 à 12 ans. Toutes les pistes étaient nommées selon un superhéros: la piste Batman, la piste Superman… Est-ce que j’ai gagné ? Tout ce que je peux dire c’est qu’en grandissant j’ai gagné quasiment toutes les courses auxquelles j’ai participé.»TALENT«Mes six globes de cristal enCoupe du monde sont très spéciaux pour moi. Gagner le globe en 2012 a représenté une expérience incroyable car c’était la première fois, alors qu’en 2015, c’était spécial: avec quatre!globes, j’ai égalé le record de mon compatriote Hermann Maier. C’était pareil en 2016 quand j’ai égalé le record de cinq victoires de Marc Girardelli, mon héros. Mais je m’efforce de ne pas regarder vers le passé parce que ce n’est pas important. De nos jours, on vitdans une autre époque, avec une nouvelle génération d’athlètes.»PERFORMANCE«Au travail, je l’appelle le “Chef”. C’est vers lui que je me tourne pour avoir des conseils sur le tracé à suivre lors d’une course, les skis, mon équipement… J’arrive facilement à séparer le personnel du professionnel avec mon père, même si j’avoue que c’était moins évident à l’adolescence, lorsque j’essayais de trouver ma propre identité. Aujourd’hui, je suis le boss parce c’est moi qui dois gérer les conséquences des événements durant la course.»MON PÈRE«À Vancouver [en 2010], j’étais déconcerté. J’étais jeune et la neige était molle, ce que je n’aime pas. À Sotchi [en 2014], j’ai été surpris de décrocher la médaille d’argent lors du slalom même si les conditions n’étaient pas très favorables une fois de plus. À PyeongChang, j’aurai une nouvelle chance de gagner l’or olympique mais ce n’est pas ce qui m’empêchera de dormir. Si j’y parviens, je serai content bien sûr, mais ma carrière ne sera pas définie par le fait de devenir champion olympique.»EXPÉRIENCES OLYMPIQUESDESTINATION PYEONGCHANGREVUE OLYMPIQUE 47