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 D ’une taille, d’une structure et d’une culture différente que Liverpool et Lillehammer (décrites dans de précédents numéros de la Revue Olympique), la capitale argentine n’en est pas moins confrontée à des défis sanitaires et sociaux, souvent similaires: inactivité chronique de certaines couches de la population, augmentation des maladies non transmissibles (maladies cardiovasculaires, cancers, maladies respiratoires chroniques et diabète) hausse des maladies mentales, déficits d’intégration et grandes inégalités sociales et économiques. L’obésité, surtout chez les enfants, est devenue une grande préoccupation. Par ailleurs, les autorités tentent également de réduire les inégalités historiques entre le nord et le sud de la ville, terre d’immigration depuis plus de 150 ans et qui compte désormais environ 3 millions d’habitants. Buenos Aires a saisi l’occasion de l’organisation des prochains Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) pour adopter le modèle des villes actives dont le développement a été soutenu et financé par le CIO. Cette approche novatrice, flexible et multisectorielle place l’humain et la collectivité au coeur d’une nouvelle forme de gouvernance urbaine. Avec cette démarche, Buenos Aires cherche ainsi à faire face à ses défis, à enrichir ses pratiques par celles d’autres villes, à partager son expérience et à bénéficier d’un cadre permettant d’intégrer ses initiatives. Soutenue par le maire de la ville, une des premières étapes a été la formation d’un cabinet «ville active». Composé de représentants de différents secteurs (santé, sport, transport, éducation, urbanisme, nutrition, etc.), ce cabinet dicte la feuille de route et permet aux différents acteurs de coordonner leurs efforts et d’avoir une vision pluridisciplinaire. Le projet a été identifié et validé par le maire comme étant stratégique pour sa ville, avec comme objectif prioritaire la lutte contre l’obésité chez les jeunes. Pour Luis Gustavo Lobo, ancien joueur de tennis, olympien et actuel sous-secrétaire aux Sports, le projet des villes actives s’inscrit dans la continuité de la vision et de la culture de Buenos Aires: «Le sport et les activités physiques ne sont pas uniquement bénéfiques pour le corps, ils le sont aussi pour l’esprit et l’interaction sociale, dit-il. La compétition de haut niveau m’a aidé à gérer les PROJETS ET INITIATIVES“Estaciones Saludables” (stations “Santé”)Les stations sont situées dans une quarantaine d’emplacements de la ville et visent à promouvoir des modes de vie sains et à sensibiliser aux maladies non transmissibles. Les habitants peuvent venir vérifier leur tension, leur taux de glycémie, bénéficier de conseils nutritifs ou encore s’entraîner en groupe dans les parcs publics.“Yo amo mi barrio” (J’aime mon quartier)Ce projet basé sur le bénévolat vise à rassembler les différentes commu-nautés au sein d’un club sportif du quartier afin d’améliorer les infrastructures ensemble et de créer un sentiment d’appartenance commun. Durant une journée, les bénévoles remettent en état le club. En outre, des activités culturelles et des jeux pour enfants sont proposés. Polideportivos (centres omnisports)Depuis 2015, la ville a entrepris de mettre à niveau les centres omnisports de la ville («Polideportivos»). À présent, la moitié des infrastructures a été améliorée et l’autre moi-tié devrait être achevée mi-2018. Ces centres offrent des activités sportives encadrées gratuites pour tous les âges. Quelque 100 000 personnes s’y rendent toutes les semaines. Juegos Porteños (Jeux à Buenos Aires et stages d’été)Cet événement annuel se compose de com-pétitions dans 50 disci-plines dans différentes catégories d’âge. Environ 10 000 per-sonnes peuvent parti-ciper aux compétitions ayant lieu dans toute la ville facilitant ainsi l’intégration sociale. La ville organise aussi des stages d’été annuels pour quelque 20 000 en-fants dans des centres sportifs publics.«À BUENOS AIRES, NOUS CONSIDÉRONS LE SPORT ET L’ACTIVI-TÉ PHYSIQUE COMME DES OUTILS POUR AMÉLIORER LA SANTÉ, L’HARMONIE ENTRE LES PERSONNES ET AUGMENTER LA JOIE.»LUIS GUSTAVO LOBO, SOUS-SECRÉTAIRE AUX SPORTSCi-dessus: les habitants de Buenos Aires participent à un cours collectif de sport dans un parc de la ville. REVUE OLYMPIQUE 59VILLES ACTIVES