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DES TEMPS DIFFICILESÀ gauche:le kayakiste Benjamin Boukpeti a réalisé son rêve le plus cher en se qualifiant pour les Jeux Olympiques.argent, il est parfois facile d’oublier que tous les athlètes ne touchent pas les ré-compenses de la compétition en haut ni-veau. Pour ceux qui pratiquent des sports moins lucratifs, il peut y avoir des obsta-cles financiers significatifs, car il faut des sommes considérables pour investir dans des équipements spécifiques sans comp-ter les frais de voyages et d’entraîneur. C’est pourquoi le soutien financier ac-cordé par la commission de la Solidarité Olympique est d’une importance si vitale pour tant d’aspirants olympiens.Benjamin Boukpeti, kayakiste en K1, Togolais d’origine française, médaillé de bronze aux Jeux Olympiques de Beijing 2008, peut certainement en témoigner.«Sans son soutien, il m’aurait été quasi impossible de concourir aux Jeux Olym-piques, dit-il. Mon pays ne peut pas offrir une expérience sportive de haut niveau. Il peut apporter une aide pour le dernier mois ou la dernière année, mais pour être suffisamment bon pour les Jeux, on doit s’entraîner durant plusieurs années. «Grâce au soutien financier de la commission de la Solidarité Olympique, j’ai pu concourir aux épreuves de qualification olympique et finalement aux Jeux Olympiques.» Et comme si les nombreux sacrifices et pressions financières ne suffisaient pas, il faut aussi gérer la peur de l’échec, la crainte qu’en dépit du temps, des ef-forts et de l’argent dépensés pour pouvoir se qualifier, l’échec reste possible. Mais, pour ceux qui parviennent à se qualifier, la joie est bouleversante et valorise les années de tension et de dur labeur.«À ce stade, c’est comme si j’avais réussi ma vie entière, dit Boukpeti. C’est très spécial. C’est plus grand que le sport lui-même. Cela touche à l’histoire de ma famille, à ma relation avec mon pays d’origine. Cela touche pratiquement à tout. Je n’aurais jamais imaginé ce que cela signifierait pour moi.»Après l’excitation des JOJ et de concourir dans la catégorie juniors, arrive un moment dans la carrière naissante d’un olympien où les objectifs se tournent vers la qualification pour les Jeux Olympiques. La routine demeure inchangée. Des heures et des heures d’entraînement, très peu de moments de détente et de nombreux déplacements. Cependant, la différence cruciale est l’enjeu. Désormais, il s’agit de la qualifica-tion olympique et la pression du succès est plus grande que jamais et les sacrifices sont encore plus importants. Après avoir concouru à quatre éditions des Jeux, Ryan Pini, nageur de Papouasie-Nouvelle-Guinée, sait mieux que quiconque quels sont les sacrifices exigés pour une participation aux Jeux.«Quand j’ai voulu me qualifier pour les Jeux, j’ai passé une grande partie de ma vie en Australie, loin de ma famille qui vit en Papouasie-Nouvelle-Guinée, dit-il. Honnêtement, j’ignore comment j’ai pu y arriver. Même si ce n’était qu’à trois heures et demie de vol, j’ai passé plus de temps avec mon entraîneur qu’avec mes parents une bonne partie de ces douze ans.» Alors que les sports les plus popu-laires offrent de considérables prix en REVUE OLYMPIQUE 49LA VIE D’UN ATHLÈTE