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À droite: Simon Whitfield passe la ligne d’arrivée pour gagner le tout premier triathlon olympique masculin. Ci-dessous: sur le podium avec sa médaille d’argent à Beijing.«J’ADORE L’HARMONIE DANS LA VIE ET SYDNEY EN FAIT PARTIE. IL Y A EU PLEIN DE MOMENTS MAGIQUES.»SIMON WHITFIELDMES PREMIERS JEUXPour un Canadien qui a fait ses études à Sydney, les Jeux de 2000 ont été un conte de fées. Ma grand-mère de 92 ans vivait de l’autre côté d’Harbour Bridge, mon père revenait dans la ville où il avait grandi, mes camarades du pensionnat où je vivais alors ont peint leur visage en vert et or [couleurs de l’Australie]d’un côté et blanc et rouge [pour le Canada] de l’autre. J’ai passé mes examens de fin d’études secondaires à l’endroit même où se terminait le triathlon. Il y a une photo de moi en tenue de remise des prix du lycée à 3 m de la ligne d’arrivée du triathlon olympique! J’adore l’harmonie dans la vie et Sydney en fait partie. Il y a eu plein de moments magiques. Quand je suis tombé à vélo, c’était comme dans un dessin animé. Les cyclistes se sont écartés à gauche et à droite, et je suis celui qui s’est faufilé dans l’interstice. Je tombe, et une seconde plus tard je suis à nouveau en selle. Quand c’est arrivé, cela paraissait beaucoup plus lent. Je crois que j’ai une coordination oeil-main qui fait défaut à bon nombre de concurrents car, plus jeune, je jouais au hockey, au football et au basketball. Une fois que j’ai dépassé la zone de la chute, je me suis dit: «Pas mal ! Tu es en forme!» Cette chute et la victoire qui a suivi font partie de ces Jeux qui pour moi reflètent une grande harmonie.MES AUTRES GRANDS MOMENTS OLYMPIQUES À Londres en 2012, il y a eu une anecdote intéressante. Durant la course, j’ai renversé un autre athlète, le Costaricain Leonardo Chacón. Dans ma chute, je l’ai fait tomber. Ensuite, il a écrit un très beau message sur Facebook expliquant comment je l’avais incité à se mettre au triathlon et il me souhaitait de bien me rétablir. J’avais entendu parler de ce qu’il avait écrit mais j’étais encore en train de récupérer. Mais en sortant de la clinique, je suis tombé sur lui dans l’allée principale. Il y avait 10 000 athlètes au village olympique et parmi tout le monde c’est sur lui que je tombe à ce moment-là! Nous avons eu cet échange mémorable où je lui ai présenté mes excuses. C’est un moment à part qui montre combien les Jeux vont bien au-delà du simple sport. Ce type de camaraderie, d’amitié est vraiment exceptionnel. Porter le drapeau canadien à Londres a également dépassé tout ce que je pouvais imaginer. Votre pays vous choisit pour être son symbole, ça vaut le coup de tomber! Quand on pénètre dans le stade pour la première fois, c’est beau. On vit ce moment unique où on mène son pays tout entier en disant: «Nous voilà!». 74 REVUE OLYMPIQUE MES JEUX