Page 65Page 66
Page 65
Ce projet bénéficie aussi du soutien ap-puyé de la commission du CIO sport et société active, présidée par le membre du CIO Sam Ramsamy. À l’origine de ces initiatives, un constat issu de deux ten-dances préoccupantes: l’une liée à notre habitat (urbanisation croissante) et l’autre à notre santé (inactivité, alimentation). L’évolution de nos habitudes, notamment alimentaires et sportives, résulte bien sou-vent de changements au niveau de notre environnement et d’une absence de poli-tique ciblée dans des secteurs comme la santé, les transports, l’urbanisme, l’éduca-tion, etc. Ceci occasionne un coût colos-sal pour nos sociétés – hyper connectées mais largement immobiles! Comme on le voit dans le domaine de la lutte contre le réchauffement climatique et dans l’adop-tion de technologies durables en général, les villes sont devenues un acteur priori-taire comme force de changement. Grâce à leurs infrastructures, leurs ressources et leur proximité avec les acteurs clés dans les quartiers, les entreprises, les commu-nautés, les écoles ou les associations, les villes peuvent devenir des catalyseurs dans la mise en oeuvre de politiques spor-tives et de santé publique. Gabriel Mess-mer, président et fondateur d’Evaleo, est bien conscient du rôle prépondérant que peuvent jouer les villes: « Lors de ma mission de jeune délégué du Comité international de la Croix-Rouge en Somalie et ailleurs, j’ai vite compris l’importance de construire des alliances et de favoriser la compréhension mutuelle des différents acteurs locaux dans le succès de projets de grande envergure. La prise de décision est bien souvent plus rapide qu’au niveau gouvernemental ou in-ternational. L’impact tangible sur la vie des citadins – en nombre croissant – peut être plus efficace avec une gestion au niveau de la ville et du quartier.»Néanmoins, les villes ne sont pas tou-jours armées pour faire face à ces défis. Outre une méconnaissance de la réalité, elles n’ont pas forcément les ressources ni les outils pour se lancer ou elles manquent d’un accès facilité à des modèles de réussite. C’est pourquoi ce réseau de villes actives et cette offre de labellisation peuvent vraiment les aider à franchir le pas. Wolfgang Baumann, secrétaire gé-néral de TAFISA, est le témoin privilégié d’un intérêt croissant des villes pour ce nouveau concept: «Les villes sont en effet très deman-deuses d’un cadre, d’un accès aux meil-leures pratiques et d’apprendre les unes des autres. Elles font bien souvent face aux mêmes difficultés concernant l’urba-nisation et l’inactivité tout en ayant des contraintes, des contextes et des res-sources différentes. Nous essayons de les accompagner et de les guider au mieux pour le bien-être de leurs habitants. »Lors de la première phase du dispositif, deux niveaux de normes ont été définis, avec un certain nombre d’exigences et de meilleures pratiques à disposition. Ce cadre tient compte de plusieurs facteurs tels que la taille, la capacité budgétaire et les objectifs de la ville, mais se concentre surtout sur la nécessité de mettre en place une vision ambitieuse et portée par le pouvoir exécutif de la ville, ainsi que d’une alliance forte d’acteurs de différents horizons, qui souvent ne collaborent pas ou peu. Ce cadre a été établi avec l’aide précieuse de la ville de Liverpool, un partenaire de la première heure, où un concept de ville active a été mis en place dès 2005 avec des succès probants. L’ap-proche et le contenu des normes ont été ensuite testés en 2016 avec l’aide de sept villes pilotes qui ont chacune accueilli une délégation du projet pour un diagnostic initial. Faisant part de leurs suggestions, de leurs expériences et des défis auxquels elles sont confrontées, les aspects opé-rationnels et techniques du programme ont ainsi pu être affinés afin de développer une approche souple et systématique qui pourra convenir aux villes du monde entier – quelles que soient leurs contraintes. Ces normes devraient être publiées courant juin 2017. Dans la deuxième phase du pro-jet, les villes candidates au label pourront faire l’objet d’une évaluation et recevront une accréditation correspondant à l’un des deux niveaux définis, en fonction de leur situation de départ mais surtout de leurs objectifs et des engagements pris. Surtout, elles pourront apprendre les unes des autres et mettre en place des initiatives novatrices et adaptées à leurs besoins pour tenter de renverser la vapeur et rendre leurs citadins plus actifs. Le projet des villes actives sera promu lors de la conférence «Smart Cities & Sport Summit», un événement organisé par l’Union Mondiale des Villes Olympiques qui a été reconnue par le CIO en 2015.d’adultes étaient en surpoids en 2014 (dont 600 millions d’adultes obèses)*de la population mondiale vivait dans des zones urbaines en 2014**de la population mondiale pourrait vivre dans des zones urbaines d’ici 2050 (selon projections)**millions d’enfants de moins de 5 ans en surpoids ou obèses en 2014** ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ ** WORLD URBANIZATION PROSPECTS: THE 2014 REVISIONPour plus d’informations, adressez-vous à: info@active-cities.orgREVUE OLYMPIQUE 65VILLES ACTIVES